République démocratique du Congo République démocratique du Congo
placeKivu, RD Congo

Sopacdi

  • une coopérative de 12 000 petits producteurs qui se développe très rapidement
  • investit dans la qualité et dans l’émancipation des femmes
  • mise sur l'agroécologie et le café de spécialité
  • vend directement à Oxfam des cafés biologiques arabica
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Le terroir idéal pour une qualité au top

Il y a déjà des décennies que des groupes armés se battent pour mettre la main sur les minéraux et les matières premières de la région congolaise du Kivu. Celle-ci se trouve au bord du lac Kivu, près de la frontière du Rwanda. Des coopératives telles que les partenaires d’Oxfam Sopacdi, Muungano et Rebuild Women’s Hope, travailler durement pour agir positivement sur l’instabilité de la région (info en néerlandais). Avec leur café Fairtrade, ils y parviennent peu à peu.

Ces coopératives veillent à ce que les habitants du Kivu puissent gagner leur vie avec ce que leur offre le riche sol de la région, en cultivant un café arabica dont la qualité est reconnue dans le monde. Le sol volcanique, le climat et l’altitude de ce terroir y sont particulièrement favorables. Et le goût de ces cafés est fort fruité avec une acidité prononcée.

Développement grâce au café Fairtrade

Chaque année, les producteurs de café sont de plus en plus nombreux à rejoindre la coopérative Sopacdi. Celle-ci a commencé son activité en 2003 avec quelques centaines d’adhérents. Aujourd’hui, elle en regroupe plus de 12 000. En 2010, Sopacdi a pu pour la première fois exporter du café Fairtrade, par l’intermédiaire d’Oxfam Fair Trade. Elle en vend aujourd’hui 15 à 20 conteneurs par an. C’est ainsi que le commerce du café permet le développement du Kivu. Grâce à leur organisation et leurs projets sociaux.

“Notre situation était tout à fait différente en 2010”, raconte Joachim Munganga, président de la Sopacdi. “En raison de la situation difficile au Kivu, nous ne pouvions vendre notre café qu’en le passant d’abord en contrebande par le Rwanda. Les producteurs devaient traverser le lac Kivu de nuit sur des embarcations de fortune… Chaque semaine, des gens mouraient ainsi. Alors les familles ont cessé les unes après les autres de cultiver le café. Mais il n’y avait pas grand-chose pour remplacer ces maigres revenus. C’est pourquoi la coopérative a cherché des possibilités d’exporter directement le café. Et le Fair trade est apparu être la meilleure solution pour nos producteurs.”

Investir dans la qualité

Mais un climat et un terroir idéaux ne suffisent pas à produire un café de qualité, et la Sopacdi en est parfaitement consciente. C’est pourquoi elle met tout en œuvre pour que la transformation des grains puisse aussi se dérouler dans les meilleures conditions possibles.

  • Depuis 2010, Sopacdi a acheté trois stations de lavage pour les baies de café. Elle dispose également de son propre petit bureau et d’un vaste entrepôt.
  • Dès que c’est possible, Sopacdi achète également des tables supplémentaires de séchage. Plus elle en a pour laisser sécher le café au soleil et plus celui-ci pourra être transformé dans les meilleures conditions de qualité.
  • La coopérative dispose de son propre labo de qualité, avec un testeur bien formé. Ainsi, Sopacdi peut elle-même suivre de très près et améliorer au besoin la qualité de ses produits finaux.
  • Sopacdi organise des formations pour les producteurs, ainsi la qualité de son café Fairtrade ne cesse de s’améliorer. En outre, la production devient de plus en plus respectueuse de l’environnement (lutte contre l’érosion, compostage, plantations à l’ombre…).

Le café Fairtrade c’est la vie, ici au Kivu. Grâce à ce café, les producteurs gagnent plus, nous pouvons créer des centres de santé et construire des écoles jusque dans les villages les plus reculés.

Joachim Munganga, président de Sopacdi

Le café Fairtrade vecteur d’émancipation

Sopacdi a également un sérieux impact (info en néerlandais) sur le plan social. Un exemple, l’amélioration de l’égalité des sexes au sein de la coopérative. Alors que les femmes sont indispensables pour que la récolte de café puisse réussir, elles n’avaient pas leur mot à dire jusqu’à ces dernières années.

“Grâce à des formations, Sopacdi a pu convaincre ses adhérents masculins de ce que chacun a quelque chose à y gagner si les femmes ont la parole. Surtout pour les nombreuses veuves de notre coopérative (beaucoup d’hommes sont morts en transportant clandestinement le café sur le lac Kivu, NdlR), c’est d’une valeur inestimable,” témoigne Eveline Mangwere, la présidente du comité féminin de la Sopacdi.

Sopacdi & Oxfam

  • Oxfam Fair Trade achète depuis 2010 du café arabica à la Sopacdi. Avec l’organisation Fairtrade anglaise Twin (entre-temps devenue Sustainable Harvest), nous avons été les tout premiers clients de la coopérative.
  • Durant cette même période, nous avons stimulé les contacts entre la Sopacdi et l’Agence Belge du Développement. “Avec ces subventions, nous avons lancé un projet qui a fait revivre la production du café”, déclare Joachim Munganga de la Sopacdi.
  • Oxfam Fair Trade accompagne (info en néerlandais) Sopacdi dans sa recherche de nouveaux débouchés sur le marché international pour le café Fairtrade. Nous avons emmené un représentant de la coopérative à Biofach, le plus important salon international de l’alimentation biologique… Sopacdi ainsi pu établir des contacts avec de nouveaux clients.