Bite to Fight : rejoignez la lutte pour un revenu vital !
Croquer dans le chocolat équitable d’Oxfam Bite to Fight, c’est s’assurer un ravissement pour les papilles. Mais c’est aussi lutter pour que les cacaoculteurs et les cacaocultrices à l’autre bout de la chaîne soient payés dignement.
En 2018, Oxfam Fair Trade et la Coopérative cacaoyère ivoirienne CPR Canaan démarraient un nouveau partenariat avec un objectif principal en ligne de mire : permettre à ses cacaoculteurs et cacaocultrices d’être payés décemment. De cette union est né le chocolat équitable Bite to Fight. Focus sur ce projet révolutionnaire et sur tout le chemin parcouru depuis.
En Côte d’Ivoire, le plus grand producteur de fèves du cacao au monde, les cacaoculteurs et les cacaocultrices ne gagent qu’un tiers du montant nécessaire pour subvenir à leurs besoins de base, tels que se nourrir, se loger, se vêtir, avoir accès à l’éducation et aux soins de santé.
De l’autre côté de la chaîne, quelques géants du chocolat comme Nestlé, Mars, Hershey ou Lindt se partagent à eux sels une part colossale des 120 milliards de dollars que l’industrie du chocolat rapporte chaque année.
Avec le chocolat Bite to Fight, Oxfam Fair Trade veut bousculer le monopole détenu par les géants du chocolat en mettant sur le marché une alternative équitable, durable et féministe.
Un revenu vital, ça veut dire quoi ?
Lutter pour un revenu vital, c’est lutter pour un droit humain fondamental
Le moyen le plus efficace de sortir les cacaoculteurs et les cacaocultrices de l’extrême pauvreté, c’est d’augmenter les revenus que leur rapporte leur activité. C’est exactement cet objectif que nous cherchons à atteindre depuis 2018, année à laquelle Oxfam Fairtrade lançait sa barre de chocolat Bite to Fight.
Afin de combler l’écart qui sépare les producteurs et les productrices de cacao du revenu minimum vital en Côte d’Ivoire, estimé à 12 $ par jour, Oxfam verse à la coopérative une prime de 1068 dollars par tonne de cacao produite, par-dessus le prix minimum Fairtrade fixé à 2640 dollars la tonne et en complément d’une prime Fairtrade fixée à 240 dollars/tonne.
Est-ce suffisant ? Pas encore, d’après Julien Tayoro N’guessan, agronome et chargé de projet Bite to Fight en Côte d’Ivoire.
« Nous sommes parvenus à doubler, voire tripler la production des planteurs de cacao en améliorant les techniques de production.
Nous pouvons compter sur des coachs, qui se rendent chez les planteurs tous les jours. Ils leur apprennent à planter les cacaotiers à une bonne distance de plantation pour les protéger des ravageurs et des maladies, nous soutenons la production d’engrais naturels, fournissons des outils et grâce à la prime, ils parviennent même à recruter du personnel pour pratiquer le désherbage. On est sur la bonne voie, mais on n’a pas encore atteint notre objectif. »
Julien Tayoro N’guessan
Désormais, le projet Bite to Fight mise sur la diversification pour réaliser la deuxième partie du trajet et atteindre le revenu minimum vital. Grâce aux primes, les planteurs et les planteuses, ne misent plus exclusivement sur le cacao, dont la production peut être aléatoire en fonction du climat. Colette Serurlou Kalou, une planteuse de cacao de 62 ans qui a rejoint le projet Bite to Fight en 2021, a déjà pu planter sur son champ de deux hectares des anacardiers (qui produisent des noix de cajou), du manioc, du riz, du maïs, de l’igname et des haricots. En plus d’être une source de denrées alimentaires, la diversification augmente aussi les revenus des planteur.euse.s comme Colette.
Aider les planteur.euse.s à s’adapter à la crise climatique
Les cacaoculteur.euse.s membres de CPR Canaan sont unanimes : tout le monde constate les effets du changement climatique sur les cacaoyers. Les saisons sèches sont plus longues (il faut parfois attendre quatre mois pour voir une goutte de pluie) et les plants de cacaoyers résistent mal à la sécheresse et à un ensoleillement trop intense. Face à ce défi qui menace l’existence même de la culture du cacao, Oxfam Fair Trade a soutenu le développement d’une pépinière qui produit aujourd’hui 100 000 plants d’arbres d’ombrage par an. Ceux-ci protègent les cacaoyers des membres de CPR Canaan d’un ensoleillement trop intense et réduisent leur taux de mortalité.
Mais la crise climatique est aussi exacerbée par la déforestation, une plaie endémique en Côte d’Ivoire qui a perdu une grande partie de sa forêt primaire à cause de la cacaoculture. Afin de lutter contre ce fléau, Oxfam offre aux planteur.euse.s une prime pour chaque arbre qui reste intact.
Découvrez comment nous soutenons les cacaoculteur.trice.s à s’adater aux effets du dérèglement climatique en un clin d’œil dans cette vidéo.
Vers plus de justice de genre
Les femmes gèrent un grand nombre de plantations de cacao en Côte d’Ivoire et en Afrique de l’Ouest en général. Près d’un quart des plantations de cacao seraient dirigées par des femmes, et les travailleuses agricoles des plantations de cacao sont souvent moins bien rémunérées que les hommes et ont moins accès au crédit pour développer leur activité.
Le projet Bite to Fight a donc voulu donner une réponse sexo-spécifique à cette inégalité de genre. Nous avons soutenu le démarrage de plusieurs associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC), créées par et pour des femmes de la région de Daloa. En versant des cotisations de manière hebdomadaire, des cacaocultrices constituent un fonds de crédit, qui leur permet ensuite d’emprunter de plus grosses sommes afin de développer leurs projets.
C’est un formidable substitut aux banques commerciales qui pratiquent des taux d’intérêt élevés. Grâce aux AVEC, ces femmes peuvent investir dans leur ferme, acheter de nouveaux champs ou ouvrir un restaurant. Et le succès est au rendez-vous. En seulement deux ans, nous avons soutenu la création de 13 AVEC, qui réunissent 200 femmes.
Bite to Fight en bref, c’est
- un engagement pour aider les agriculteurs.trices à gagner décemment leur vie
- permettre aux enfants d’aller à l’école (au lieu d’aider à la plantation pour combler le revenu de leurs parents)
- encourager une agriculture durable, sans déforestation
- un programme soutenant l’émancipation des femmes
- une organisation transparente qui place la barre (de chocolat) aussi haut que possible
- du chocolat de qualité, avec des ambitions pour l’avenir et montrant l’exemple au reste du secteur