Sucre du Paraguay
Sucre fairtrade produit en interne
Initialement, la coopérative Manduvirá vendait le sucre de canne de ses cultivateurs à la sucrerie locale OTISA. Mais comme celle-ci avait le monopole du sucre dans la région, elle imposait aux cultivateurs un prix beaucoup trop bas. La coopérative est parvenue à contraindre l’usine à augmenter ses prix. Cela a permis à Manduvirá de gagner la confiance de nombreux producteurs de canne à sucre.
Pour augmenter leurs revenus, les producteurs de canne à sucre devaient devenir moins dépendants d’acheteurs puissants comme la sucrerie OTISA. En décembre 2011, Manduvirá s’est dès lors lancée dans la construction de sa propre sucrerie, inaugurée en avril 2014.
Depuis qu’ils ont leurs propres installations, les cultivateurs gagnent beaucoup plus. La coopérative économise les frais de location et le transport vers une usine externe. De plus, elle peut négocier elle-même le prix du sucre fairtrade avec ses acheteurs.
“Au Paraguay, on nous a pris pour des fous. On nous a dit: ‘Vous êtes pauvres, vous ne pourrez jamais vendre directement votre sucre, et encore moins avoir votre usine’. Fair trade nous a dit: mais si, c’est possible,” raconte Andrés González, directeur général de Manduvirá.
Justice climatique
En 2021, Manduvirá a mené une étude pour mesurer son empreinte carbone sur l’ensemble du processus de production et de distribution. Les résultats ont été encourageants, montrant que les émissions de gaz de leur usine étaient nettement inférieures à la norme des producteurs de sucre conventionnels. En particulier, la chaudière de Manduvirá est alimentée par des résidus de canne à sucre, qui émettent moins de gaz à effet de serre que le bois de chauffage. Toutefois, l’analyse a montré que les émissions de dioxyde de carbone pourraient être encore réduites en installant un épurateur humide.
Le Fonds de justice climatique de l’AELE, dont Oxfam Fair Trade est membre, aidera la coopérative à optimiser le système : Manduvirá achètera un analyseur portable de gaz de combustion et les techniciens de la sucrerie recevront une formation spécifique sur son utilisation.
Manduvirá & Oxfam: rectifier les injustices
Pour commercialiser du sucre paraguayen sur le marché européen, il faut payer des droits de douane élevés (419 € par tonne de sucre). C’est une façon pour l’Europe de protéger son propre marché, mais cela ne laisse pas aux producteurs paraguayens une chance équitable (info en néerlandais).
De plus, le Paraguay n’est pas en bord de mer, ce qui complique encore l’exportation de ses produits. Le sucre et le sésame faitrade de producteurs comme Manduvirá doivent emprunter le fleuve Paraguay pour rejoindre le port de Buenos Aires en Argentine.
Le sucre de canne biologique du Paraguay n’est donc pas en position de concurrencer le sucre issu de la betterave produit en Europe (et souvent généreusement subsidié (info en néerlandais)). Bien qu’il soit souvent plus efficace et plus durable.
C’est pourquoi Oxfam choisit de travailler avec des producteurs bio du Paraguay. Chaque année, nous achetons 8 conteneurs de sucre fairtrade certifié bio et 2 conteneurs de sésame bio à Manduvirá.